La culture
La culture à Bourmont
Bourmont est une ville où la culture se mêle harmonieusement à son histoire. Les habitants de Bourmont sont fiers de préserver leur patrimoine, qu’il s’agisse de traditions locales ou d’événements culturels.
Que vous soyez curieux de découvrir la culture authentique de Bourmont ou simplement désireux de vous immerger dans son histoire, vous trouverez ici une source d’inspiration.
La ville a également été le lieu de résidence de célébrités historiques qui ont laissé leur marque sur son histoire, contribuant ainsi à perpétuer son riche héritage culturel. Vous pouvez en découvrir quelques-unes ci-dessous.
Les frères Goncourt
Investigateur de l’Accadémie Goncourt et du prix littéraire qui porte leur nom
Edmond de GONCOURT (1822-1896) et Jules de GONCOURT (1830-1870)
Les frères Goncourt ont été inséparables aussi bien dans leur vie privée que dans leur vie d’écrivains. Ils ont écrit de nombreux ouvrages, aussi bien des romans (Germinie Lacerteux, 1865) que des livres d’histoire. Leur œuvre la plus connue est leur Journal. Edmond de Goncourt institue l’année de sa mort la fameuse académie qui porte son nom et celui de son frère, chargée de décerner tous les ans un prix » au meilleur volume d’imagination en prose « . » Puis Breuvannes, la maison d’été de notre grand-père et de notre père, aujourd’hui fabrique de limes et de tire-bouchons. La lime et la machine crient et grincent où chantaient nos cris d’enfants. Le mirabellier, tout plein de guêpes et qui fournissait tant de tartes, a fait place à un atelier. »
Journal, 22 juillet 1857.
Edmont Haraucourt
Poète et romancier français, également compositeur, parolier, journaliste, auteur dramatique et conservateur de musée
EDMOND HARAUCOURT (1856-1941)
Son père, fonctionnaire des finances, ayant été nommé à Bourmont, c’est le lieu de naissance de Edmond Haraucourt. On peut voir une plaque apposée à sa maison natale. L’écrivain a touché à tous les genres : poésie, théâtre, romans. Il a été conservateur du musée de Cluny à la fin de sa carrière.
» Je suis né en 1856, par un pluvieux matin d’octobre sur une colline du Bassigny, non loin de Domrémy où naquit Jeanne d’Arc ; la Meuse coule au pied du coteau sur le versant duquel s’érige ma maison. »
Des jours et des gens.
Le Rondel de l’adieu.
« Partir, c’est mourir un peu,
C’est mourir à ce qu’on aime :
On laisse un peu de soi-même
En toute heure et dans tout lieu.
C’est toujours le deuil d’un vœu,
Le dernier vers d’un poème ;
Partir, c’est mourir un peu.
Et l’on part, et c’est un jeu,
Et jusqu’à l’adieu suprême
C’est son âme que l’on sème,
Que l’on sème à chaque adieu…
Partir, c’est mourir un peu. »
Louise Michel
Une icône révolutionnaire et anarchiste
LOUISE MICHEL (1830-1905)
Louise Michel est née à Vroncourt. Elle devient institutrice et enseigne en Haute-Marne, puis à Paris. Elle prend un rôle actif à la Commune en 1871. On la condamne à la déportation en Nouvelle-Calédonie. De retour à Paris en 1880, elle entame une carrière de conférencière et publie de nombreux ouvrages, dont ses Mémoires.
» Le nid de mon enfance avait quatre tours carrées, de la même hauteur que le corps de bâtiment, avec des toits en forme de clocher. – Le côté du sud, absolument sans fenêtres, et les meurtrières des tours lui donnaient un air de mausolée ou de forteresse, suivant le point de vue.
Autrefois, on l’appelait la Maison Forte ; au temps où nous l’habitions je l’ai souvent entendu nommer le Tombeau. (…) A l’est, le rideau des peupliers où le vent murmurait si doux, et les montagnes bleues de Bourmont.
Lorsque je vis Sydney environné de sommets bleuâtres, j’y ai reconnu ( avec un agrandissement) les crêtes de montagnes que domine le Côna. »
Mémoires.
Bibliographie sur le même sujet : Bonnes plumes au pays des Goncourt, Michel Caffier, Albin Michel, 1997.
Albin Michel
Célèbre éditeur français, créateur des Éditions Albin Michel en 1900
ALBIN MICHEL (1873-1943)
Albin Michel est né à Bourmont et a fait ses études à Neufchâteau.
En 1890, il part pour Paris, et travaille pour l’éditeur Ernest Flammarion, originaire de Montigny. En 1901 il fonde sa propre maison d’édition.
Alcide Marot
Poète et historien.
ALCIDE MAROT (1862-1925)
Alcide Marot est né en Lorraine, à Sauville en 1862. Son enfance dans une famille distinguée et cultivée, fut calme et pieuse. Il étudia à Nijon avec le curé du village, excellent latiniste et fin lettré. C’est dans le jardin du presbytère, dans les champs, dans les bois qu’il comprend et aime Virgile. Il complète alors ses études au Petit Séminaire de Langres, où ses professeurs apprécient sa docilité et son intelligence. Il remplaça son père au conseil municipal de Nijon qu’il présida pendant quinze ans. Alcide Marot publia peu et le peu qu’il publia se fit sur les instances de ses proches et amis Charles Sadoul et Maurice Barrès. Alcide Marot est mort en 1927, nous laissant des écrits nous contant « ce grand pays noble et triste (Barrès)» qu’est sa Lorraine. « Alouettes et Alérions, poésies, avec une préface de Maurice Barrès, 1909 et 1914. Le Chasseur de La Mothe, roman historique sur les sièges et la destruction de la vieille forteresse lorraine, 1892 ; Essai d’histoire des villages du canton de Bourmont, 1925 ; Dix poésies en patois du Bassigny lorrain et une servante d’autrefois, édition posthume.
Le Chasseur de La Mothe
Alcide Marot publia cette chronique à 30 ans en 1892 s’inscrivant ainsi dans le courant du fort sentiment identitaire lorrain qui alimenta une riche vie intellectuelle. Une belle relation d’amitié le liait à Georges Sadoul, rédacteur en chef du Pays lorrain et à l’écrivain Maurice Barrès.
Alcide Marot fut maire de Nijon, petit village de la vallée du Mouzon dans le canton de Bourmont en Haute-Marne. Excellent latiniste et fin lettré, il commit une œuvre conséquente, qui en son temps fit autorité. La réédition du Chasseur de La Mothe est une initiative heureuse car elle nous replonge dans un épisode historique qui n’est rien d’autre que les longues prémices du rattachement de la Lorraine à la France.
L’action du livre se situe au milieu du XVIIème siècle, aux moments du dernier siège de La Mothe, superbe ville forteresse qui abritait en 1645 plus de 4 000 habitants. Notre héros, Sébastien de Maillefert est capitaine et major d’infanterie à La Mothe et sert le duc de Lorraine Charles IV. Il est habile arquebusier et traverse avec hardiesse les lignes françaises durant le dernier siège qui se solda, sur ordre du cardinal de Mazarin, par la destruction totale de La Mothe. Il est chasseur comme on ne l’imagine plus aujourd’hui et c’est au travers de ses sorties que l’on comprend mieux l’atmosphère d’une époque et les derniers moments d’une communauté de vie aux confins de la Lorraine, de la Champagne, de la Franche-Comté et de la Bourgogne.
Les faits historiques sont avérés et parfaitement mis en scène par Alcide Marot. Les vertus du Chasseur de La Mothe sont à la lisière du réel et de l’imaginaire. L’écriture en est délicieuse.
Aujourd’hui, comme jamais, il est utile de se réapproprier dans une ardente volonté, les contes de toujours, les lire et les dire à nouveau. Nos territoires regorgent de récits où les acteurs d’aventure n’étaient point semblables aux hommes de notre présent. Le destin leur accordait d’autres pouvoirs que les nôtres et les maintenait hors des limites de la naissance et de la mort.
La réédition du Chasseur de La Mothe restaure la mémoire d’un territoire et le talent d’un écrivain, Alcide Marot.
» A cheval maintenant, ainsi que son beau-père, Maillefert se dirigeait vers Bourmont, tandis que le valet et ses trois chiens allaient à La Mothe par le chemin le plus court. Les deux gentilshommes chevauchaient lentement sous les vieux noyers. Rafraîchie par l’orage de la veille, la végétation était superbe à voir. A leur gauche, un long panorama se déroulait, borné à l’ouest par des collines boisées, et se prolongeant jusqu’aux plaines du Bassigny. Pays français là-bas, et souvent visité par les bandes de La Mothe. Au fond de cet horizon, et par delà la vue, c’était Morimond, la riche abbaye, c’était Aigremont et son château féodal.
Le chasseur de La Mothe, roman historique sur les sièges et la destruction de la vieille forteresse lorraine, 1892.
» En 1357 La Mothe est garnie de troupes pendant que la duchesse Yolande est assiégée dans Bourmont par Henri de Bar, sire de Pierreport, et Broquart de Fenestrange. Bourmont est pris et brûlé, mais la duchesse parvient à s’échapper.
C’est cette Yolande, nouvelle Frédégonde, qui fit un jour noyer dans une fosse deux chanoines députés vers elle par l’évêque de Verdun. Hugues de Bar, son époux, ruiné en hommes et en argent, implora la paix et s’en fut mourir en Terre Sainte. »
Essai d’histoire du territoire et des villages du canton de Bourmont, 1925.
Madame de Graffigny
Une des femmes les plus importantes de la littérature du XIIIe siècle
FRANCOISE DE GRAFFIGNY (1695-1758)
Françoise-Paule d’Issembourg d’Happoncourt épouse à 16 ans François de Graffigny, d’une famille de Neufchâteau. Le mariage est malheureux. Madame de Graffigny, devenue veuve en 1725, s’attache à la cour de Lorraine. Elle séjourne dix semaines à Cirey à l’invitation de Voltaire.
Les Lettres d’une Péruvienne, son ouvrage le plus connu, publié en 1747, décrit la société française du XVIIIème siècle, vue par une jeune captive originaire du Pérou.
» Quand tu sauras qu’ici l’autorité est entièrement du côté des hommes, tu ne douteras pas, mon cher Aza, qu’ils ne soient responsables de tous les désordres de la société. »
Lettres d’une Péruvienne, XXXIV.